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Bonjour à tous,
En cherchant sur "leboncoin" des livres sur l'ébénisterie, je suis tombé sur des exemplaires réédités de A.J Roubo, et il n'a pas fallu très longtemps pour que je découvre votre site. Soit dit en passant, je trouve son design très réussi, bravo à son auteur ! Et son objet en lui même ne peut laisser insensible quand justement on s'intéresse au travail du bois et aux arts en général.
De mon côté, j'ai lu en version scannée, et donc "d'époque", deux livres du XVIII ème siècle concernant l'architecture, et j'avais eu alors l'idée d'en proposer des versions numériques dans un français plus lisible. Je suis donc surpris, mais cela fait sens, de trouver un projet collectif concernant l’œuvre de Roubo.
D'autant évidemment que je m'intéresse beaucoup à l’ébénisterie, bien qu'étant très amateur en ce domaine, je viens juste en effet d'acquérir un jeu de cinquante gouges, et j'en suis qu'au tout début dans cet art... Mais tout cela est très motivant en effet.
Je suis aussi quelque peu versé dans la modernité puisque je connais plutôt bien le monde de l'informatique et utilise les logiciels libres depuis longtemps. Je connais les langages Python et Javascript, et utilise occasionnellement des logiciels d'infographie. Bien qu'étant assez occupé par de trop nombreux projets, il me plairait beaucoup d'apporter, si je le peux, une contribution à la réalisation de la version numérique de l’œuvre de Roubo.
Cela serait aussi pour moi l'occasion d'assimiler au passage toutes les connaissances que nous lègue ce grand homme, sans parler du plaisir de partager quelques réflexions sur les sujets abordés avec d'autres personnes.
Dernière modification par Asymétrix (14/03/2019 22:00)
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Bien cher Asymétrix,
Un peu vraiment (beaucoup...) ailleurs en ce moment, je ne découvre votre message qu’aujourd’hui... Pardonnez-moi.
Merci beaucoup pour vos gentillesses, mais notez bien que le design ne m’a pas demandé beaucoup d’effort ; juste un peu d’attention (et de connaissance en CSS dont le Web regorge de documentation) pour partir de ça, et arriver à ça. Soit ... strictement la même chose ; ou presque... Il est exact que c’est du « tricoté main », parce que ne pas pouvoir corriger la moindre chose sans doubler la taille d’un fichier de code inutile m’exaspère... Je n’ai jamais trouvé un logiciel qui me fasse ce que je veux ; alors j’en reste à l’éditeur de texte ; « Small is beautiful »... La partie Forum n’est pas de mon fait ; j’ai porté une attention particulière à prendre un forum très léger (Fluxbb) qui fait juste ce dont j’ai envie qu’il fasse (et pas le café, les hot-dogs et j’en passe, façon usine à gaz).
L’OCR auquel s’est très courageusement attaqué l’ami Jean-René Bastien aura, en un temps qui viendra, besoin de relecteurs autres que lui-même. Cela, c’est un incontournable que mon expérience de ces choses peut vous assurer. Il n’en faut pas un, il n’en faut pas deux, il en faut une bonne dizaine. Et encore une fois, en bon praticien de cet exercice, je dis, je répète et je rabâche que leurs dispositions soient du genre sodomite de diptères. C’est épouvantablement laborieux et fort peu gratifiant. C’est extrêmement chronophage si on veut obtenir une copie numérique correcte. Pour vous décevoir encore un peu plus, sachez que très récemment, alors que je pensais être à-peu-près bon sur la transcription des seules tables des matières (il y en a six, ce n’est quand même pas la mer à boire !), j’avais oublié de poser le mot « Page » dans la première entrée de toutes les tables, la première exceptée (par exemple, « Page 154 » dans la deuxième table). Et cela depuis plus d’un an de mise en ligne !
Vous me direz que ça ne vous empêche pas de dormir ; pour vous rassurer sur l’ampleur de mes névroses, je vous confesse que moi non plus (Ouf!)... Mais il n’empêche ; sachant à quel point je me suis attaché à la minutie de la transcription, ce genre d’énormités laisse quand même rêveur ! Ou l’on se fixe une rigueur, ou l’on se vautre dans cette prétendue modernité qui n’en a que le nom. Quand on voit la qualité du travail de publication de Roubo (et de sa joyeuse bande) avec les moyens qui étaient les leurs, ça me laisse encore songeur d’humilité dont j’aimerai bien ne pas me défaire (pas toujours simple ce truc-là).
Votre intervention me fait aussi et quand même me botter le train pour mettre en ligne sous Wikisource les planches assez nombreuses maintenant disponibles sur mon disque dur mais, que je n’ai pas pris le temps de mettre en forme pour ce média... Même si j’ai eu beaucoup de travail personnel à régler dans l’année qui vient de s’écouler (ce dont je me doutais un peu...), il reste que la totalité des planches devrait quand même finir par se faire. Nous sommes tous pris par une infinité de choses à faire, ce qui m’oblige à constater que, si ce site végète, c’est quand même un tantinet de ma faute... En même temps, j’ai en horreur absolue (et de plus en plus avec l’âge...) le superficiel et le strictement productif. Je dois aussi (enfin) changer de machine pour une plus puissante, ce qui ne sera pas du luxe même si je fais TOUJOURS avec de la récupération (j’aime bien la décroissance).
Je suis aussi à la recherche de tout ce qui peut être considéré comme « textes princeps » évoquant Roubo. Les « Notes et références. » de la page de Wikipedia sont, à quelques exceptions près, toutes de moi. Il n’empêche, c’est épouvantablement court... Les dix-sept pages de l’article en anglais de Hans-Ulrich Thamer demanderaient, à mon sens, à être traduites en français. Mais rien que le parcours de ce texte montre à quel point les « sources » ne proviennent quasiment que de Roubo lui-même ! L’auteur est historien allemand mais a publié chez Gallimard. On pourrait donc peut-être prendre langue avec lui par le biais de l’éditeur, en imaginant plausible que lire Molière ne lui soit pas trop himalayesque (il aime bien les französen du XVIIIe), pour lui demander une autorisation de traduction.
J’aimerais aussi résoudre l’énigme de la signature de la gravure évoquée en note 1 de la page de Wikipedia. On n’a finallement que très peu de choses sur les graveurs français ; d’ailleurs, on sait tellement peu de choses de ces gens... Toutefois, lorsque la numérisation du texte aura eu lieu en totalité, il sera aisé d’en extraire exhaustivement les passages et commentaires à connotation « sociales » (plus que strictement « techniques » qui fait le corps général de l’ouvrage). Ne serait-ce qu’en notes de bas de pages, c’est juste énorme ! Et cela pourrait faire beaucoup pour accréditer l’idée que la modernité ne peut PAS se passer de philosophie et de conscience politique. Donc cela dépasse notre seul « coup de rabot » (dont je ne renie pas le but premier de cette publication) en donnant une sorte de porte-voix sur un point qui m’est cher : il n’y a pas, selon moi, de possible « Main » sans accompagnement de l’« Esprit ». Cela me fait, aussi vous répondre sur votre désir de « proposer des versions numériques dans un français plus lisible ». Je n’ai personnellement rien contre ; mais ce n’est, simplement, pas mon but premier d’une part, et je pense encore que ce n’est facilement possible qu’à partir d’une version que l’on sait pouvoir juger « de référence ».
Il y a, dans l’Esprit des Lumières dont Roubo est un « acteur praticien », cette idée de l’accomplissement humain par le truchement de la Raison. Cette dernière est aussi modérée, par la retenue de la langue de notre Menuiſier, qu’extrêmement ciselée, présente, en arrière plan comme en premier, toujours comme à l’affût. En n’étant qu’amateur mais déjà possesseur de cinquante gouges, vous montrez, vous-même, ce désir d’étendre la conscience de vos possibles puisque j’imagine encore que les langages informatiques que vous évoquez sont de cette même veine d’ama-teurisme, qui, étymologiquement, évoquent le désir d’aimer. Rien n’est jamais acquis dans le modelage de nos matières humaines ; jusqu’au dernier instant, jusqu’au dernier souffle, sans doute est-ce même un des plus beaux accomplissements de la Vie que celui de s’attacher à se sculpter soi-même.
Et je gage encore, à vous lire pour le moins aisément, que ce n’est pas le dernier de vos soucis...
Sans le moindre désir de ma part de symétrie normative, soyez donc le bien-venu heureux Gaulois !
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Je réponds moi-même un peu tardivement, que le temps passe vite.
Le tricoté main est tout à votre honneur, connaissant un peu personnellement et redoutant tout ce qui touche au HTML et CSS (mais il est vrai que le déclin d'Internet Explorer a quelque peu clarifier les choses).
Je comprends votre goût du détail, il est dur en effet d'être 100% impeccable, même quand on y consacre toute son attention. C'est à en devenir un peu paranoïaque parfois. Je rencontre cela en électronique où l'erreur ne pardonne pas, et peut-être dangereuse.
Je pense que dans ce genre de projet, c'est comme avec les logiciels libres, la temporalité est longue donc il faut se convaincre que le voyage est aussi (voire plus) intéressant que la destination.
En parlant de la biographie de Roubo, je viens d'apprendre (grâce à vous donc, depuis Wikipedia) qu'il était l'élève de Jaques François Blondel. C'est amusant car c'est justement de cet auteur que je voulais "restaurer" le traité "De la distribution des maisons de plaisance et de la décoration en général".
Sur la méthodologie, je conviens avec vous qu'il faut respecter un ordre et en premier obtenir au préalable une version du Roubo fidèle à l'original. Ceci dit pour ma part, si je devais mener mon propre projet pour les 2 livres d'architecture qui m'intéresse, mon objectif serait d'aller plus directement à une version "moderne". Mais entendons nous bien, il s'agirait tout de même de conserver le vieux français (qui est toujours d'une qualité remarquable) mais de convertir les caractères "&" et ce qui semble donc s'appeler les "s" longs (comme dans menuifier). J'ai remarqué également des ces vieux textes un goût pour les majuscules sur les noms communs (comme les Allemands le font) et aussi quelques orthographes non stabilisées ou "fantaisistes" pour certains mots. N'ayant pas penser de mon côté à mutualiser l'effort j'étais prêt à passer directement de l'OCR au travail définitif pour réduire ma peine.
Évidement votre projet est tout autre, il est aussi beaucoup plus ambitieux vu le nombres de pages. Et sa dimension collective invite également à réfléchir sur comment faire progresser les différentes étapes et les relectures d'une façon harmonieuse. Il est vrai qu'un wiki peut simplifier les choses.
Pour l'amateurisme vous avez vu juste. Mais qui trop embrasse mal étreint, dit-on, et il m'arrive d'avoir à philosopher sur la problématique de l'amateur pour justifier un éparpillement qui peut être frustrant. Parait-il que le cerveau gagne en efficacité à connaître plusieurs domaines, car il arrive à transposer des stratégies ou des façons de penser. On dit aussi qu'aborder un domaine avec un nouveau regard, hérité d'une autre discipline, est parfois à l'origine de progrès inattendus. Et oui, il faut bien se motiver. Mais il y a bien effectivement quelque chose qui dépasse chaque domaine, c'est en tout cas à chaque fois une nouvelle découverte de soi et de la réalité qui nous entoure. C'est ce qui fait un peu d'ailleurs des métiers manuels des métiers d'intelligence, comme j'aime à le dire.
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